L’intro sauce LDM…
Une chape de brume prend peu à peu possession des ruelles crasseuses et étroites de l’île, s’engouffrant lentement mais inexorablement dans ce dédale qui paraît sans fin, dans lequel détritus en tout genre et pauvres ères bouffis d’alcool se côtoient au milieu de hordes hardi de rats qui se délectent des divers menus gastronomiques jonchant le sol. Un enclos à cochons situé à proximité embaume l’air d’une fragrance aussi rance que nauséabonde alors que des détonations d’armes à feu, des rires et autres hurlements se mélangent aux grognements des porcs composant une véritable cacophonie à peine altérée par le timbre quelque peu plus mélodieux d’un accordéon accompagnant un violon émanant quoique faiblement de la taverne du Démon Rieur…
A l’intérieur, la situation n’est pas beaucoup plus reluisante, véritable brouhaha au sein duquel filles de peu de vertus à la recherche de clients se mélangent aux marins fortement éméchés dépensant jusqu’au dernier dernier denier de leur piteuse solde pour s’offrir quelques maigres instants de bonheur…
Rob McStinky, éternel second du Capitaine Patch « ZeMouth » Bailey, était attablé dans un coin de la Taverne, un verre de rhum à la main. Après avoir vidé ce dernier d’une traite extirpant du saint Graal jusqu’à la dernière goutte du nectar, il reposa ce dernier bruyamment devant lui avant de se pencher vers son interlocuteur, le sourire audacieux aux lèvres laissant apparaître une belle rangée de dents noircies par le temps et les excès en tout genre.
« Alors comme ça, tu veux prendre la mer petit? »
L’homme lui faisant face, complètement débraillé, ne dénotait absolument pas de ses congénères… Titubant, il répondit d’un ton larmoyant:
» Ouai… Ma femme m’a jeté dehors, je n’ai plus un seul shilling et je me fous complètement de ce qui peut m’arriver…
– C’est parfait. C’est justement des matelots comme toi qu’on recherche! Des gars qui n’on pas peur de partir à l’aventure! On te prends! »
L’homme se pencha sur la table, empoigna la plume qui reposait dans son encrier et marqua d’un X le parchemin que McStinky lui tendait. Il fut rapidement remplacé par un boiteux qui sous le coup d’une alcoolémie prononcée peinait à tenir sur son unique jambe.
Mc Stinky se mit à le dévisager, haussant un sourcil.
» Alors moussaillon… Qu’est-ce qui te fait croire que tu es digne de faire partie de l’équipage du Bloody Morgan ?
– Je suis un aventurier! J’ai ça dans le sang Je veux voguer sur les océans depuis que je suis petit!
– Ton voeux est exaucé; on te prend! Suivant. »
Le capitaine Bailey s’approcha furtivement de McStinky – ce qui, dans ce macrocosme, était chose relativement aisée, même après s’être vidé une bouteille de Rhum dans le gosier…
» Alors Mc? Comment était la pêche jusqu’ici?
– Pas très reluisante…
– Combien ?
– Avec nous deux, on est a… Cinq. Et autant vous avertir Capitaine… C’est le même genre d’engins que la dernière fois, si ce n’est pire! »
Bailey se dressa d’une traite, tournant son regard vers la porte de la Taverne. Son regard sembla se perdre dans l’horizon – bien qu’en guise d’horizon, il y eu en tout et pour tout un mur crasseux et un groupe d’individus se battant sans but précis juste devant…
» Mmmh… L’entends-tu Mc ?
– Quoi donc Capitaine ?
– L’appel…
– Quel appel Capitaine ?
– L’appel de l’océan pardi! Il est temps Mc: nous appareillons!
– Quoi maintenant Capitaine ?
– Des objections ?
– Euh… Non… A vos… euh… A vos ordre Capitaine! »
Brigantin – Kezako ?
Brigantin est un jeu de carte de stratégie et de confrontation créé par Frédéric Lamy et illustré par Pierre Bernard avec une thématique qui fleure bon la piraterie. Le jeu est conçu pour 2 à 4 joueurs dès 12 ans pour une durée de jeu de 20 à 45 minutes. La campagne de financement participative a été lancée sur Ulule le 22 janvier 2018 à 20 heures préciiiiise!
Le pitch
Dans Brigantin, chaque fieffé coquin de pirate devra constituer son équipage, tenter de capturer des ports et partir à l’abordage de tout autre navire qui aurait le malheur de battre pavillon sur sa route! Recruter des membres d’équipage permettra aux joueurs d’augmenter la puissance de leur navire: plus leur navire sera puissant et plus ils seront à même d’aborder des ports ou des navires adverses…
Lorsqu’un joueur aborde un port ou un navire issu des pioches, il les capture et gagne par la même occasion des Points dit « d’abordage ». Au bout d’un certain nombre de points d’abordages (défini par le nombre de joueurs), un pirate remportera la partie…
Le tour de jeu…
Notez d’abord que Brigantin se compose de plusieurs decks de cartes.
A savoir:
- Un deck de cartes Équipage
- Un deck de cartes Navires
- Un deck de cartes Action
- Un deck de cartes Évènements
Chaque joueur commencera la partie avec un port (il parait que c’est plus simple quand il s’agit d’accoster son navire), deux canonniers (représentant l’équipage) et un capitaine pioché au hasard.
A son tour, le joueur peut choisir entre deux type d’actions :
- Appareiller et partir en mer
- Rester à quai et « brigander » à terre
Si le joueur reste à terre, il lui sera possible soit de recruter des nouveaux membres d’équipages, soit d’acheter des cartes actions en usant du cumule du butin acquis au fur et à mesure de ses larcins et de l’argent généré par son (ses) port(s). Chaque membre d’équipage possède des facultés différentes en fonction du poste qu’il occupera (Canonnier, Premier Lieutenant, Vigie, etc..). Les capacités des membres de l’équipage seront évidemment à disposition du joueur tout au long de la partie – chaque joueur étant par ailleurs libre de constituer son équipage en fonction de la stratégie qu’il souhaitera adopter.
Si le joueur décide d’appareiller, il devra retourner une carte du deck Navires. Ce deck est composé de ports à conquérir, de navires à potentiellement aborder et de navires corsaires. Le joueur aura donc la possibilité d’aborder ces navires/ports issus de cette pioche du jeu mais aussi (cerise sur le nid de pie) de ceux capturés par les autres marins d’eau douce autour de la table. Notez – et c’est primordial, un navire capturé n’équivaut pas à un navire définitivement acquis ; en effet, ce dernier peut tout à fait être détruit par ses adversaires (le joueur peut donc perdre les Points d’Abordage), d’où l’aspect de « confrontation ». Lors d’une échauffourée, on vérifiera si la valeur d’attaque de son équipage est supérieure ou égale à la défense du navire abordé. Si c’est le cas, le joueur récupérera simplement la carte et l’intègrera à son armada.
Lorsqu’un navire est capturé par un joueur, ce dernier lui permet de disposer d’une certaine quantité d’avantages (bonus) qu’il pourra utiliser tout au long de la partie. Cependant, il devra gérer précieusement sa flotte afin de les protéger des (très possibles) actions de ses vils adversaires.
Morbleu! Ce n’est pas tout! Brigantin étant un jeu de confrontation et de stratégie, chaque joueur possédera d’une part, une carte de Capitaine avec une capacité qu’il sera possible d’utiliser tout au long de la partie (bonus offensifs, bonus défensifs, avantages économiques…), mais d’autre part, il sera également possible de jouer des cartes d’Action (offensives, défensives, bonus) qui permettront d’aller titiller le museau des voisins, se prévenir en cas d’attaque, voir même – soyons fous, de contre-attaquer. Plusieurs cartes procureront également des bonus permettant de prendre certains avantages en fonction de la situation. Ajoutez à cela que certaines de ces cartes Action se joueront face visible, d’autres face cachée et d’autres encore hors de son propre tour; c’est dire si les rebondissements seront fréquents…
Pour finir, les cartes événements (placées face visible) permettront toutes les 5 cartes actions jouées de lancer un effet (positif ou négatif) qui s’appliquera à tous les joueurs: un classique du genre mais toujours efficace.
Le matériel
Le jeu est composé de 110 cartes et d’un livret de règles, le tout soigneusement rangé dans une petite boite sans chichi. Yabon.
Thème du jeu et illustrations.
Vous l’aurez vraisemblablement compris, Brigantin est un jeu baignant dans l’univers de la piraterie. La thématique du jeu est évidemment très bien exploitée puisque confrontations, soif de richesse et fourberie seront au coeur même du jeu.
Côté illustration, Frédéric Lamy (dont Brigantin est le premier jeu à être publié) s’est associé à Pierre Bernard, un ami d’enfance qui évoluait (déjà) dans le domaine de l’illustration/dessin. Ce dernier délivre un travail très réussi permettant d’accentuer avec succès l’immersion dans le jeu. Globalement, les cartes sont très sympathiques; le style me fait d’ailleurs beaucoup penser à l’univers de l’Île au trésor de Robert Louis Stevenson, probablement renforcé par l’usage du noir/blanc granuleux (avec un rendu tendant vers le sépia) clairsemé de zones d’ombre – comme il serait d’usage de le retrouver dans l’imaginaire des veilles cartes au trésor.
Une vidéo plus que des mots…
À l’instar des grands studios hollywoodien, l’équipe de Brigantin s’est fendue d’un sympathique petit teaser d’une durée d’une minute environ qui annonce le lancement de la campagne de financement participative sur ulule.
Qui du financement ?
La campagne de financement a démarrée le 22 janvier 2018 à 20 heures sur la plateforme française ulule et se terminera 41 jours plus tard – soit fin février; une campagne d’une durée relativement plus longue que la moyenne…
Cliquez sur la bannière ci-dessous pour ouvrir la page Ulule:
Brigantin en Picto…
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