Et non. Malgré la date qui pourrait laisser supposer un article qui fleure bon la thématique du jour, il ne sera pas question de petits coeurs qui flottent dans tous les coins, ni de son saint patron d’angelot exhibitionniste et ad-vitam eternam en caleçon, ni d’ailleurs d’oiseaux qui font cui-cui et encore moins de chiens qui font wouf wouf…
Non.
On va gloser Intelligence Artificielle, science-fiction, futur potentiel de nos boutiques de jeux et (triste?) réalité (dans le cas hypothétique ou le sens de l’image d’en-tête vous aurait échappé…)!
Le concept de l’intelligence artificielle (IA) est un thème cher à Hollywood qui s’est développé au fur et à mesure des progrès scientifiques réel de la discipline, se déclinant sous tous les angles possibles spécialement dans le cadre de la science fiction. Her (2013), A.I. (2001), Ghost in the Shell (1995), Terminator (1991), Blade Runner (1982), et même beaucoup plus loin avec 2001: L’Odyssée de l’espace (1968) ne sont qu’une petite poignée de titres parmi tant d’autres ayant développé la thématique… Skynet (Terminator) et la Matrice (trilogie Matrix) en sont peut-être les représentants les plus connus de nos jours.
Mais vous allez me demander – et vous aurez parfaitement raison de le faire, quel est le lien entre l’Intelligence Artificiel et Amazon ?
Un homme et sa vision du futur. C’est le pont dressé entre le géant du commerce en ligne et ce concept que certains déclinait encore naïvement hier encore comme de la science-fiction…
On peut penser ce que l’on veut de Jeff Bezos et des « potentielles » si ce n’est « probables » pratiques douteuses au sein de l’Empire Amazon, mais l’homme d’affaire a prouvé à maintes reprises qu’il avait plus de flair qu’un cochon truffier en ce qui concerne les nouvelles tendances commerciales. Devenu l’être vivant le plus fortuné au monde depuis l’été 2017 (coiffant au passage Tonton Gates et Oncle Buffet) avec une fortune estimée à 100 milliards de brouzoufs-dollars, Jeffrey Preston Jorgensen alias Jeff Bezos vient tout juste de remporter son dernier pari ; un pari d’ailleurs aussi exaltant qu’effrayant en terme de perspective d’avenir…
Alors que ce génial visionnaire et sacripant d’Elon Musk était occupé à fignoler les détails du catapultage de son Roadster dans l’espace, le 22 janvier 2018 à Seattle, Amazon ouvrait les portes de son premier magasin « intelligent » au public au principe résolument révolutionnaire : à savoir, un magasin sans caisses…
Mais comment ça fonctionne ?
En 3 simples étapes…
Tout commence par l’installation de l’application Amazon Go. L’étape suivante consiste alors à lier son compte Amazon avec la dite application. Ce qui sous-entend bien évidemment la création d’un tel compte le cas échéant. La dernière étape prend forme dans le magasin même, puisque les « potentiels » clients sont invité à scanner leur smartphone à l’entrée du magasin avant de poursuivre joyeusement leurs courses à travers les rayons.
Et c’est tout. Pif paf pouf.
Oui, enfin presque.
Il s’avère que le vrai tour de force s’opère dans le magasin même. Des caméras et des capteurs spécifiques disposés à travers la boutique permettent à l’intelligence artificiel (gérant la totalité du système) d’identifier les articles acquis par chaque utilisateur. Ainsi, ces derniers peuvent bêtement faire leur course comme à leur habitude avec la grosse différence qu’une fois les emplettes terminées, il leur suffit de quitter les lieux sans n’avoir rien à faire de plus. Le compte Amazon lié sur leur compte Amazon Go se charge de débiter automatiquement le montant total identifié…
Terrifiant non ? Et simplement génial à la fois!
Selon le Wall Street Journal, les ingénieurs d’Amazon travaillaient déjà depuis plusieurs années sur le projet ; ce dernier aurait d’ailleurs dû aboutir quelques année plus tôt, mais la technologie était alors jugée trop avant-gardiste et démontrait également certaines difficultés à gérer efficacement les informations transmises par les caméras. Le fait de ne pas confondre des personnes présentant une corpulence similaire ou le fait de devoir s’adapter quand un produit était rangé au mauvais endroit s’avérèrent être les principaux problèmes. Quoiqu’il en soit, le système devait être capable d’une part de gérer les informations mais aussi d’apprendre en temps réel…
La vision initiale aboutit véritablement en 2017. Durant un peu plus d’une année, le système fut testé en long et en large par une Task-Force d’Amazon (dont le siège se trouve dans le même bâtiment à Seattle) avant que ces derniers ne confirment l’aboutissement du projet. Plusieurs médias US purent alors essayer à leur tour de piéger Amazon Go avant l’ouverture et tous ou presque sortirent bluffé par l’expérience. Une petite erreur amusante allait pourtant permettre de décerner le titre de première « voleuse » du magasin à une journaliste de CNBC.
En effet, Deirdre Bosa (journaliste pour la chaîne de télévision spécialisée dans l’économie) répondit à l’invitation d’Amazon en venant simplement acheter son repas de midi. Une fois sortie, elle attendit de recevoir son reçu pour se convaincre du bon fonctionnement du système. Il apparu alors que ce dernier avait « oublié » de comptabiliser un yaourt parmi ses achats. Amazon réagit immédiatement, non sans humour, en confirmant qu’il lui faisait évidemment cadeau du dit Yaourt et qu’il en serait fait de même avec tous les produits qui seraient sujet à ce genre d’erreur, spécifiant que cet épiphénomène était aussi rare que localisé. Ce qui démontre bien à quel point Amazon a foi en son système…
Jeff Bezos a d’ors et déjà annoncé que si Amazon Go faisait ses preuves au cours des prochains 24 mois, la technologie pourrait bien se démocratiser dans d’autres enseignes. Notons que le géant de l’e-Commerce a notamment racheté Whole Foods en décembre dernier (sorte de supérette à la 7/11 très répandu aux USA) et qu’il serait probablement tenté d’exploiter le concept à plus grande échelle. Une autre rumeur se fait d’ailleurs de plus en plus persistante évoquant l’intérêt d’Amazon pour l’enseigne Carrefour. Est-ce que l’on doit comprendre par ce mouvement stratégique, une volonté d’exporter le concept en Europe? C’est possible en effet…
Quoiqu’il en soit, il n’est désormais plus question de science-fiction et l’humanité n’a jamais été aussi proche de rentrer dans l’ère du « Skynet »… Outre les questionnements usuels qu’évoquent une telle avancée technologique, beaucoup de voix s’élèvent également sur le fait que la technologie prend encore un peu plus le pas sur l’homme et que si cette dernière venait effectivement à se démocratiser, bien des emplois seraient alors menacés…
Mais c’est peut-être placer la charrue avant les boeufs…
A quand une boutique de jeux 100% automatisée ?
En ce qui me concerne, j’apprécie beaucoup les contacts humains apportés par les boutiques ; c’est justement un des petits plus qu’apportent ces structures par rapport aux sites de commerce en ligne. Le concept de la boutique d’Amazon devait surtout permettre à tout un chacun de gagner du temps en supprimant un maillon parfois pénible: le passage en caisse. Une évolution dans le domaine avait toutefois déjà vu le jour quelques années auparavant avec les caisses self-service se répandant peu à peu dans tous les pays industrialisés. Ce qui semblait anecdotique avant hier est aujourd’hui devenu somme toute bien banal. Amazon Go semble donc être une évolution potentiellement logique du concept.
Pourrait-on du coup imaginer que d’ici 5, 10 voire 15 ans, une boutique de jeux totalement en libre-service pourrait voir le jour où il suffirait d’agiter un smartphone devant une borne, faire sa sélection et sortir de la boutique les jeux sous le bras ? Cela me paraît tout de même peu probable… Qui plus est, je suppute très fortement qu’enlever un élément « conclusif » tel que l’étape de la caisse n’est pas totalement désintéressé. Il n’est pas question du facteur humain dans ce cas précis et du coût associé à ce facteur dans le processus ; c’est autre chose… A l’instar de ce qui se fait dans les casinos avec l’absence d’horloges aux murs permettant aux joueurs de perdre la notion du temps, j’ai dans l’idée que d’enlever les caisses permettrait d’une certaine manière d’éviter que les clients ne dussent faire face au montant de leurs dépenses – ce qui pourrait les amener à réfléchir et peut-être par la même occasion, venir à reconsidérer certains de leurs chats…
Quoique l’on puisse en penser, la révolution est en marche. Et quelque chose me dit que l’ère des Bezos, Musk et autres richissimes visionnaires ne fait que commencer, amincissant tous les jours un peu plus la fine frontière qui sépare la science fiction de la réalité…
Et vous, qu’en pensez-vous ?

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