Dragon Ball Super – Super Zero

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1984 est un célèbre (si ce n’est le plus célèbre) roman de l’écrivain George Orwell. Dans ce roman, l’auteur décrit une Grande-Bretagne où s’est instauré un régime totalitaire joyeusement inspiré d’un melting-pot staliniano-nazi. Mais 1984,  c’est aussi l’année ou le mangaka japonais Akira Toriyama donna vie à l’une des franchises les plus lucrative de tous les temps: Dragon Ball. 

Si vous avez pris la peine de cliquer sur cet article, c’est qu’il est forrrrtement possible, – mais je m’avance peut-être un poil, que vous connaissiez l’univers imaginé par Akira Toriyama. Mais comme dans le cas contraire, je ne souhaite pas vous perdre en route, je vous suggère de cliquer sur la bannière ci-dessous. 

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Pour les autres, poursuivons.

Après l’excellent Dragon Ball Super : Broly, sorti en 2018 et ayant raflé pas moins de 124 millions de dollars à travers le monde, la franchise fantasque d’Akira Toriyama (bientôt quadragénaire) est de retour Gohanen 2022 avec un nouveau long métrage appelé « Dragon Ball Super : Super Hero ». Initialement annoncé pour le 22 avril 2022, le film sortira finalement le 11 juin 2022 au Japon ; la Toei Animation ayant subi une joyeuse cyber-attaque… Assurément un coup du Ruban Rouge! L’Europe devra encore s’armer de patience puisque le film atteindra finalement nos latitudes au cours du mois d’octobre…

Aussi, lorsqu’au détour de mes pérégrination web-ique, je découvre qu’une avant-première sera organisée en VO sous-titrée dans ma crèmerie habituelle 2 semaines avant la date officielle, je me vois contraint d’y participer… 

De quoi est-il question (sans spoiler) ?

Au cours de ses pérégrination, et spécialement au début de ses aventures, Goku s’est retrouvé confronté à de plusieurs reprises à la maléfique organisation criminelle de l’Armée du Ruban Rouge. Alors que leur chef avait été vaincu et que l’on croyait cette dernière rayée de la carte, il s’avère qu’il n’en est rien. DrHedoL’organisation a secrètement repris du poil de la bête, notamment par le biais de Magenta, patron des Industries Pharmaceutiques Rouges. Ce dernier, tentant de ressusciter l’armée de son illustre père, recrute le petit fils du Dr. Gero, le Dr. Hedo, jeune scientifique brillant obsédé par les Super-Héros.

Le Dr. Hedo , convaincu du bien-fondé de sa mission, donne naissance à 2 nouveaux androïdes plus puissant que Cell : Gamma 1 et Gamma 2. Ces derniers se voient insuffler les convictions de leurs prédécesseurs, consistant dans une moindre mesure, à se venger de Goku. Mais les choses ne vont pas tout à fait se dérouler comme prévu… Piccolo, qui a remarqué cette inquiétante activité, réussi à se faufiler dans la nouvelle base secrète du Ruban Rouge, et découvre par la même occasion, une structure développant une créature encore plus dangereuse. 

Le kidnapping de Pan (accessoirement la fille de Gohan) par le Ruban Rouge, attire ce dernier dans le piège tendu par Magenta et le Dr. Hédo. Une bataille sans précédente va commencer ayant pour finalité le destin même de la terre… Rien que ça…

Et, du coup… C’est bien ? (toujours sans spoiler) 

Non.

Non, ce n’est vraiment pas folichon. Le résultat est même carrément décevant…

Avec ce nouvel opus, on sent plus fort que jamais, que la Toei Animation et le Toriyama-gang se sont lancés dans un exercice de fan service absolu à fort relents de naphtaline, surfant sur la nostalgie et n’apportant pas vraiment d’eau à son moulin. 

Pourtant, le concept de base avait de quoi faire saliver ; l’idée étant de délaisser pour une fois les compères Sangoku/Végéta pour se concentrer à nouveau sur des personnages hautement appréciés et trop largement effacés (si pas ignorés) des précédents récits. À savoir, Piccolo et San Gohan (ce dernier étant supposément sensé être l’un des Z-Fighters les plus puissant). Alors certes, le film remplit son contrat en replaçant ces protagonistes sur le devant de la scène, mais non sans joyeusement pomper son inspiration dans ce qui a fait leur succès par le passé, quitte à même littéralement calquer certaines choses… 

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Alors que la notion humoristique, si présente dans la première série, avait laissé peu à peu la place à une mouture bien plus martiale et globalement focalisée sur une explosion de puissance exponentielle, elle semble avoir à nouveau croisé le chemin des scénaristes puisque plus largement présente dans le film. Bien que « largement » ne soit pas forcément le terme le plus approprié. L’exercice s’apparente en effet plus à une tentative oscillant malheureusement entre gags sympathiques et parfois légèrement pathétiques. 

Et que dire de l’animation… Alors que les films présentaient habituellement une 2D léchée aux petits oignons, voilà que ce Dragon Ball Super – Super Hero se décline en 3D/CGI. Mais qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête ? À part certaines scènes de combats auxquelles la technologie utilisée donne un certain volume et un rendu plutôt intéressant (donnant tout de même l’impression d’être plutôt immergé dans une partie de jeu vidéo que devant un film), le reste est juste globalement moisi… Pour ainsi dire, aucun intérêt. Et pourtant, j’ai tenté de jouer la carte du « temps d’adaptation ». Mais ça ne passe pas…

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Côté scénario, ce n’est malheureusement pas non plus beaucoup plus rose. Non pas que les précédents opus aient ostensiblement brillés par leur qualité, mais ce récit est une merveille de simplicité dans le mauvais sens du terme. Cela étant dit, l’histoire comporte tout de même quelques aspects réussis, tel que la relation Pan-Piccolo, écho de la relation Gohan-Piccolo, qui va chercher sa source aux prémices de Dragon Ball Z, ou la recherche identitaire presque naïve voire attachante du concept de Super-Héros par le personnage du Dr Hédo et de ses androïdes Gamma 1 et 2. Mais vous n’aurez pas besoin de plus d’une main pour les décompter… Bien au contraire. Les incohérences, le manque d’imagination et l’opportunisme à 2 sous pour s’attacher les faveurs de la fan-base vont littéralement se répandre sur le reste, avec comme point culminant des transformations-minutes sortant tel un lapin d’un chapeau de magicien et un antagoniste finale risiblement pathétique et caricatural au possible. Le tout se termine alors sur une scène post-générique heureusement plutôt sympathique.

Dragon Ball Super – des chiffres loin d’être « super »

Après le joyeux flop au japon, (environ 19M$ au box-office versus 35M$ pour le film précédent), on pouvait légitimement se demander si l’on allait rencontrer une tendance similaire sous nos latitudes ? Après 4 semaines d’exploitation, Il semblerait bien que oui…

Au vu de la taille de notre petite Hell-vétie, je suis allé guigner du côté de nos voisins français pour me faire une petite idée des résultats au box-office. Le nombre total d’entrées s’élève à 381’280 (ref. JP’s Box Office) face à 552’382 entrées que Dragon Ball Super – Broly avait générés en son temps sur la même durée. Seul les États-Unis permettent au film de tirer son épingle du jeu avec une recette estimée à 31M$.

On pourrait arguer bien des choses pour expliquer cette déroute : le décalage de sortie entre le japon et l’Europe, un possible problème de piratage, une aversion pour la CGI moisie, voire une communauté (mondiale) plutôt frileuse quant au film (tout simplement). 

Une chose est certaine, Dragon Ball Super – Super Hero n’aura généré aucun engouement, ni avant, ni spécialement pendant, et encore moins après. 

Bref.

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Veni, vidi, sed non vici. (*)

(*) Je suis venu, j’ai vu, mais je n’ai pas vaincu

Dragon Ball Super : Super Hero (2022) / Dessin animé 

[IMDb 7.2/10] / [Allociné 2.7/5]

Réalisation : Tetsuro Kodama

Scénario : Akira Toriyama

Directeur de l’animation : Chikashi Kubota

Musique : Naoki Sato

Directeur artistique : Nobuhito Sue

Directeur CGI : Jae Hoon Jung

 

Bande Annonce du film

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