Depuis l’avènement « grand public » de l’imprimante 3D, le monde n’a eu de cesse de redoubler d’ingéniosité, d’imagination et surtout de talent.
Historiquement pourtant, comme très souvent, l’imprimante tridimensionnelle fut d’abord un concept de science-fiction que l’excellent écrivain et futurologue Arthur C. Clarke (Rendez-vous avec Rama, 2001 Odysée de l’espace, Le marteau de Dieu…) évoqua dans les années 60 en tant que « Machine à répliquer »: cette dernière permettait alors de répliquer les objets comme on imprimait les livres. En 1972, Hergé, le célèbre dessinateur Belge (décédé en 1983) amenait alors le personnage du professeur Tournesol à inventer « une photocopieuse Tridimensionnelle » tant convoitée par le criminel Rastapopoulos dans la mesure où cette dernière permettrait de dupliquer les oeuvres d’art volées dans les musées.
C’est dans le dernier quart du 20e siècle que certaines grandes industries se penchèrent sur la question; le niveau technologique permettant désormais de breveter le concept. C’est en France, le 16 juillet 1984, que le premier brevet fut déposé (par Jean-Claude André, Olivier de Witte, et Alain le Méhauté) pour l’entreprise CILAS/ALCATEL avant que l’américain Chuck Hull ne brevette à son tour la technique de stéréolithographie, brevet qui est a d’ailleurs à l’origine du nom de l’extension du fichier d’impression 3D (.slt) et du géant de la fabrication d’imprimante tridimensionnelle 3D Systems.
Alors qu’aux origines, l’impression 3D était surtout utilisée pour le prototypage, en 1995 apparaît la technologie DMLS (Direct Metal Laser Sintering) permettant de générer des outils conçu par ordinateur directement en métal. C’est l’avènement de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur). En 2003, le procédé de 3DPP est breveté à son tour communément appelé « procédé de collage de feuilles de papier » permettant de modéliser des éléments par couches de papier superposées. Puis, 2 ans plus tard, la première imprimante couleur (développée par l’entreprise ZCorporation) voir le jour. Cette dernière utilise en effet la quadrichromie comme les imprimantes classiques, et des pigments liés par de la colle à une matière minérale. Mais c’est l’année 2006 qui sera véritablement charnière dans l’ère de l’impression 3D domestique puisque le Dr Adrian Browyer (professeur en génie mécanique à l’Université de Bath) donnera naissance au premier projet open source d’imprimante 3D basé sur la technologie de dépôt de fil fondu ouvrant la voie aux machines qui trônent désormais à côté de nos imprimantes classiques.
Dés lors, la course fut lancée et année après année, la technologie 3D deviendra non seulement plus abordable mais surtout plus précise et plus sophistiquée.
Qui aurait notamment pu imaginer qu’un jour, il nous serait possible de construire de petites maisons préfabriquée par une imprimante (certes géante) 3D et même un immeuble de 5 étages? C’est en Chine que cette prouesse fut établie respectivement en 2014 à Shanghai et en 2015 à Suzhou. En France, un bâtiment vit également le jour en 2016 sur le Campus Dassault Systèmes de Vélizy…
Il est clair que l’impression tridimensionnelle à de beaux jours devant elle…
Et si on pimpait nos jeux en 3D?
Cette introduction un peu plus longue qu’à l’accoutumée me permet d’emboîter le pas sur le sujet qui nous intéresse: à savoir, agrémenter nos jeux de saveurs tridimensionnelles. Ces derniers mois, bon nombre d’artistes talentueux se sont lancé le défi d’user de l’impression 3D pour apporter un peu de volume à leurs jeux de sociétés; fut-ce par le biais de remplacement de pièces originelles plus fragiles (cartons, plastique fin…) ou plus simplement pour justement ajouter une nouvelle dimension aux jeux en remplaçant les pièces en 2D par leurs homologues en 3D.
La facilité avec laquelle ces pièces peuvent être produites associé aux coûts relativement faible de production incitent véritablement les joueurs en possession d’une telle imprimante à se pencher sur la question – le plaisir visuel étant garantie…
Voici une sélection de jeux bénéficiant de différents modèles 3D en libre service. Il vous suffit de cliquer (ci-dessous) sur le jeu correspondant pour y accéder. Vous pouvez aussi vous rendre directement sur le site de Thingiverse et rechercher les modèles existants pour les jeux de votre choix. Il existe bien évidemment d’autres sites, mais ce dernier propose déjà une pléthore de projets intéressants. N’hésitez pas à partager vos bonnes adresses dans la rubrique commentaires!
Bonjour,
un bel exemple de ce que peut apporter l’impression 3D dans le jeu de société est (Colons de) Katane. Je ne sais pas si dles fichiers sont à disposition sur Cult ou Thingiverse, mais les vidéos sur youtube sont juste… donnent envie de (re)jouer !
A titre personnel, j’ai modélisé et imprimé un jeu de tablut sur un thème plus japonisant que nordique, et je « travaille » maintenant sur une bataille navale avec des navires plus sympas que ceux proposés depuis 50 ans…