En 1989, un petit groupe belge de Dance music côtoie le sommet des charts avec un morceau mêlant sonorités rap et acid house. Le succès est immédiat et planétaire atteignant pas moins de 4 millions de singles vendus. Ce savant patchwork, mêlant la rythmique d’Acid Life de Keith Farley saupoudré de copeaux de Move Your Body de Marshall Jefferson, donne lieu au mythique Pump up the Jam ; assurément le plus grand succès de Technotronic à ce jour. Mais bon, ce n’est pas du tout de ça dont il sera question dans cet article. Ou presque. On va causer Street Art.
Carouge est une ville et accessoirement une commune suisse qui se situe au sein du canton de Genève (un des 26 États fédérés de la Confédération helvétique), dont elle fait d’ailleurs partie depuis 1816 (c’est pour vous, c’est cadeau). Depuis la mise en place du CEVA (acronyme de « Cornavin » / « Eaux-Vives » / « Annemasse », désignant l’extension d’une liaison ferroviaire entre le canton de Genève et la Haute-Savoie), la ville de Carouge s’est lancée dans de grands projets de métamorphoses, mue inexorable et prévisible de zones considérées comme mal exploitées (si l’on se réfère aux critères d’urbanisations actuels). Parmi ces projets, figure l’opération visant à démolir la cité Léopard, une série d’immeuble datant des années 60…
À l’approche de la date butoir, et avec le relogement des derniers irréductibles du village, la cité Léopard est devenu le temps d’un week-end de septembre 2021, une toile blanche de 4000m2 pour des centaines d’artistes/graffeurs aussi talentueux qu’imaginatifs.
Pump up the Jam – Volume 9
Si tant est que l’on soit un tantinet intéressé par le Street-Art, Pump up the Jam est devenu en l’espace de quelques années un événement incontournable pour les aficionados et pour les artistes (locaux et internationaux) qui composent sa substantifique moelle. Derrière cette chouette initiative artistico-ludique, on retrouve Michael Vauthey aka « Mic Plasti », qui n’est autre que le Directeur de Walls’street, un shop spécialisé dans la vente de matériel pour graffeurs et organisateur d’événementiels.
Or donc, pour revenir à nos moutons, la cité Sarde accueillait le week-end du 4 au 5 septembre 2021 la 9ème édition du Festival susmentionné. Le weekend donna lieu à un ballet de performances artistiques de haut vol, attirant un grand nombre d’amateurs mais aussi de simple curieux, venu admirer, voire s’interroger sur ces fresques éphémères et colorées. Une façon peut-être également de démystifier l’idée chez certains que graffiti équivaut forcément à vandalisme.
Un petit échantillonnage maison…
L’oraison funèbre de la cité Léopard fut de toute beauté. Mais l’émerveillement a depuis laissé la place aux bulldozers et à leur triste labeur. Ne subsiste finalement que des souvenirs et heureusement des photographies, véritable hommage au travail des artistes mais aussi à ces barres d’immeuble qui firent partie intégrante de l’histoire de la ville, et furent le foyer de tant de familles pendant plus d’un demi-siècle…
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