Le pitch à la sauce Dark Meeple…
Les Dragons.
Je pourrais parier que la simple évocation de cette créature éveillera en vous bien des images, des récits de contes, des aventures et autres légendes, voire peut-être même des émotions somme toute bigarrées.
Le cliché de la majestueuse créature ailée crachant du feu protégeant à tout prix son trésor enfouit dans les profondeurs de la terre a nourri l’imaginaire de l’Homme depuis la nuit des temps. Mais comment se fait-il qu’au 21ème siècle, en pleine ère de la crypto-monnaie et alors qu’aujourd’hui l’Homme peut se targuer de « savoir », la situation semble remarquablement inchangée ?
Aux origines du problème: l’Homme…
Il y a des choses qui ne changent jamais, des faits immuables, des fragments de notre histoire qui semblent être inscrit dans le marbre pour on ne sait quelle obscure raison, probablement plus motivé par le temps qui passe secondé par une mémoire extrêmement volatile de l’humanité qui n’a de cesse d’oublier son passé. Parmi ces vestiges du passé, la défiance envers les Dragons est de celle qui aura sans équivoque transcendé les âges; ce qui en matière de politique de décrédibilisation et de déconsidération reste encore aujourd’hui un modèle du genre, surtout pour un peuple prétendument fantasmagorique…
Bien que nourrissant Mythes et Légendes aux 4 coins du globe depuis près de 6000 ans, nos théoriciens soit disant éclairés n’eurent de cesse de marteler que les Dragons n’étaient rien d’autre que des créatures imaginaires inventées par l’homme pour synthétiser notre ignorance et nos peurs, commuant ces fières et majestueuses créatures au ban de notre société. Pourtant, à l’aube de l’humanité, les Dragons étaient symbole de Sagesse, de la nature et plus globalement de la vie, avant d’être peu à peu écartés, bannis puis chassés et exterminés car qualifiés de monstres bestial, maléfique et destructeur…
Cependant, malgré cet effort surhumain déployé pour les faire disparaître, le peuple des Dragons survécut. Il réussit même le tour de force d’altérer cette stratégie génocidaire systématique en persuadant peu à peu l’Homme qu’il n’existait pas… Cependant, le revers de la médaille fut un lourd fardeau à porter puisque les Dragons durent se résoudre à vivre cachés; ce qui n’était clairement pas chose aisée. Les livres d’histoires relatent d’ailleurs bon nombre de témoignages d’incidents au cours desquels des hommes croisèrent (très probablement) la route de Dragons. Mais ces derniers étaient systématiquement décrédibilisés à leur tour, la ruse draconique s’étant ancrée dans l’esprit de l’Homme: l’arroseur arrosé en quelque sorte… Du coup, après des siècles de dissimulation. on imagine aisément la stupeur que fut celle de l’Humanité lorsque le peuple des Dragons décida de se révéler à nouveau au grand jour, jugeant que l’Homme avait assez évolué pour accepter à nouveau leur existence.
Mais il est de notoriété que l’Homme n’aime pas le changement et la perspective soudaine qu’un peuple de créatures intelligentes ailées et cracheur de feu à ses temps perdus ait pu évoluer dans la plus stricte confidentialité ne fit évidemment pas l’unanimité; comme très souvent, il était plus simple de crier à la supercherie voire à l’hérésie pour les éléments les plus fanatiques… Les Dragons savaient que la stratégie qu’ils avaient mis des siècles à mettre en place quant à leur existence ne pourrait décemment s’évanouir d’un simple claquement de doigt. Ils savaient aussi pertinemment que certains éléments de l’Humanité ne les accepteraient probablement jamais: il leur faudrait donner du temps au temps… Mais citant Alfred de Musset: « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse… ». Les Dragons étaient désormais libres…
Les clichés ont la dent dure…
La crypto-monnaie est devenue peu à peu un des actifs les plus prometteurs dans l’univers du trading. Alors qu’une bonne portion des traders se penchent désormais sur cette option en lieu et place des sempiternelles matières premières et autres actions boursières, il est manifeste que les opérations autour de cette option sont très loin d’être aussi simple que l’on pourrait potentiellement le croire…
Dans le cadre de cette quinzaine dédiée aux nouvelles tendances, nous avons voulu en savoir un peu plus et pourquoi pas, réduire à néant quelques stéréotypes par la même occasion. Pour ce faire, nous nous sommes adressé à Fafnir Gefjun, un jeune Dragon scandinave vivant actuellement en France et accessoirement Trader de Crypto-monnaies qui a récemment fait la une de notre magazine suite à sa collaboration haute en couleur avec le célèbre auteur de jeux de société Bruno Faidutti dans le cadre d’un jeu appelé sobrement « Dragons« . Ce dernier a gentiment accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
L’interview.
– Fafnir Bonjour. Avant tout, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.
– Bonjour. Mais je t’en prie…
– Pour les lecteurs du magazine Phinensse, pourrais-tu commencer par te présenter et nous narrer brièvement ton parcours?
– Bien-sûr. Et bien, je m’appelle Fafnir Gefjun, j’ai 532 ans (NDLR: ce qui équivaut environ à 29 ans pour un homme) et je suis actif professionnellement dans le domaine du trading et de la gestion de Fortune avec une spécialisation récente en crypto-monnaie. Pour ce qui est de mon parcours, il est somme toute assez banal… J’ai suivi un cursus scolaire en Polytechnique en Ingénierie Financière avant d’opter pour un double master universitaire en gestion de Fortune, Business et économie; à la suite de quoi, j’ai eu la chance de pouvoir me former sur le terrain en travaillant pour la Société Draco&Co avant de prendre mon envol – si je puis me permettre ce trait d’humour, en créant ma propre structure DragonStones spécialisée dans le trading de crypto-monnaies.
– Quelle fut ta motivation pour t’orienter plus spécifiquement vers le Trading de crypto-monnaie?
– Et bien… Plus qu’une motivation, je dirais que c’est avant tout sa facilité d’accès qui m’a très rapidement attirée. Il faut dire qu’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais été très partisan du bon vieux cliché du Dragon assis sur son tas d’or dans sa grotte. Comme je l’ai déjà évoqué par le passé, les clichés tirent très souvent leurs sources de faits amplifiés d’une manière ou d’une autre et il est certain que par le passé, cette pratique était probablement répandue parmi mes congénères mais nous parlons d’une époque parfaitement révolue. Et que ferait un dragon dans un grotte aujourd’hui si ce n’est un pèlerinage – je te le demande ? Quoiqu’il en soit donc, pour revenir à ta question, la réalité est que le trading de crypto-monnaies ne nécessite en fin de compte qu’une connexion internet et un portefeuille électronique pour disposer de ses avoirs. Certes, la notion d’investissement en temps et en argent n’est pas négligeable, mais il reste cependant bien moins conséquent que le trading traditionnel…
– Tu as récemment collaboré avec l’auteur de Jeu Bruno Faidutti dans le cadre de son jeu « Dragons » qui surf – si je puis dire, sur le cliché du Dragon assis sur son or dans sa grotte comme tu l’évoquais précédemment. Or, il m’a semblé comprendre que tu n’étais pas vraiment en adéquation avec ce stéréotype et pourtant, malgré ce fait établit, tu as accepté de contribuer au projet. Peux-tu nous évoquer de quelle manière Bruno et toi vous êtes rencontré et les raisons qui t’ont poussés et ce malgré tes réticences, à accepter de collaborer avec lui ?
– Certes. Bruno et moi, c’est une longue histoire… Mais promis, je vais essayer d’être aussi synthétique que possible. J’ai rencontré Bruno il y a environ 18 ans. C’est un ami commun qui nous mit en relation: Emmanuel Roudier. Ce dernier collaborait justement avec Bruno dans le cadre d’un projet qui deviendrait « L’or des Dragons ». A l’époque, les comparses cherchaient à s’adjoindre les services d’un consultant draconique dans la mesure ou l’essence du jeu se basait sur les sempiternels mythes et légendes du Dragon chassé par des aventuriers pour son or…
– …Qu’il garde jalousement dans sa grotte bien évidemment!
– Exactement, tu as bien compris l’idée. Or donc, à cette époque, mes convictions en la matière étaient les mêmes qu’aujourd’hui. Je considérais que ce cliché avait fait son temps et ne comprenait donc pas en quoi cette idée pouvait sembler révolutionnaire. Bruno et Emmanuel avaient l’air tout à fait convaincu par leur projet mais pas moi. Il faut bien comprendre qu’à cette époque, Bruno était déjà LE spécialiste en matière de licorne, mais pour ce qui était des Dragons, il s’était arrêté sur la case grotte-monstre-trésor comme la plupart de ses contemporains. Je lui proposai du coup d’être un tantinet plus avant-gardiste en jouant sur ces fameux clichés en retournant pour une fois la dite situation à notre avantage.
– C’est à dire ?
– Et bien, au lieu de baser son jeu sur une équipe d’aventuriers partis à la chasse aux dragons pour ramener leur précieux trésors, ayant des difficultés par la suite pour le partager, je proposai que ce soit les Dragons qui chassent les groupes d’aventuriers pour ensuite s’asseoir et tenter de partager le magot qui – et je crois même avoir lâché du lest sur la question, pourraient si vraiment c’était nécessaire, garder chacun leur part dans une grotte.
– Et quel fut sa réaction?
– De mémoire, je crois qu’il fut conquis et si je ne m’abuse, Emmanuel également. Il me semble d’ailleurs qu’Emmanuel avait commencé à esquisser quelques croquis d’aventuriers mal au point. Je pensais alors que ce petit pas pourrait faire avancer la cause, bien qu’à cette époque, je ne me sentais pas spécialement concerné par un quelconque militantisme. Malheureusement, le jeu devait alors être édité par Jeux Descartes et les responsables de l’époque trouvèrent que l’approche était peut-être un peu « trop » avant-gardiste pour le public cible, au delà du fait que le jeu était sensé pouvoir s’adresser à une population de 7 ans et plus. J’imagine que les illustrations, certes décalées d’Emmanuel, de corps disloqués d’aventuriers fumant à la suite d’attaques de dragons avaient probablement fini par les convaincre que l’idée n’était pas optimale.
– C’est dommage en effet.
– Oui. Dommage. Quoiqu’il en soit, comme Bruno, Emmanuel et moi-même nous entendions bien, je décidai de poursuivre l’aventure en tant que consultant sur ce projet. Ce dernier donna lieu à la publication du jeu en 2001. Par la suite, je fus de nouveau amené à collaborer avec Bruno sur d’autres de ses jeux tels que « Aux Pierres des Dragons », »Citadelles », »Castel » et plus récemment sur « King’s Life » et bien évidemment Dragons paru récemment chez Matagot.
– Un vieux couple en somme…?
– Je n’irai pas jusque là… Cependant, on ne le répétera jamais assez, mais Bruno fait partie de ces trop rares personnes qui n’hésiteront pas à se souvenir de vous pour d’autres projets si les collaborations antérieures se sont bien déroulées – ce qui fut le cas pour nous. Certes, nous avons eu des désaccords par le passé et nous en aurons certainement encore dans le futur si jamais nous devions à nouveau collaborer, mais je sais pertinemment que notre respect mutuel et notre amitié resteront les fondations solides de notre relation.
– C’est magnifique. J’imagine d’ailleurs que Monsieur Faidutti a pu parfaire grâce à ces différentes collaborations sa connaissance sur les Dragons?
– Absolument – bien qu’il continu à vouloir obstinément nous faire les hôtes de grottes remplis de trésors… Mais je suis persuadé qu’il le fait désormais plus pour me taquiner que par conviction personnelle…
– Ce qui me permet de dresser un pont sur la rive nous amenant déjà à notre dernière question du jour. Peux-tu nous parler un peu plus de « Dragons » et de ta collaboration avec Bruno et Matagot sur ce jeu?
– Comme Bruno le dit lui-même: « Concevoir un jeu, c’est souvent du travail, mais pas toujours ». Ce qui, je te l’accorde nécessite quelques éclaircissements… Il y a des jeux qui nécessitent des années de travail incluant des sessions de brainstorming, de tests et un nombre incalculable de changements aussi divers que variés pour pouvoir tenir la route et peut-être voir le jour. Mais il y a aussi ceux qui fonctionnent très rapidement, sans effort, comme par magie. « Dragons » fait partie de cette catégorie. Un soir alors que Bruno et moi dînions ensemble, nous vînmes à évoquer nos précédentes collaborations dont notamment celle qui nous avait permise de nous rencontrer. J’évoquai alors que je regrettais quelque part que mon idée de Dragons chassant des aventuriers n’ait jamais vu le jour et que cette version du jeu, bien que plus adulte, aurait très certainement trouvée son public… Quelle ne fut ma surprise lorsque quelques semaines plus tard, Bruno me contacta pour me proposer de collaborer sur un nouveau jeu mettant en scène des Dragons. Je lui rétorquais alors que s’il s’agissait d’opposer à nouveau des humains et des dragons pour leur richesse, je n’étais pas vraiment intéressé. Mais Bruno fini par me convaincre, m’expliquant sommairement qu’aucun humain ne ferait partie du jeu et qu’il s’agirait cette fois-ci de se concentrer sur les Dragons et uniquement les Dragons. Il va s’en dire que cette perspective était réjouissante. Je ne pouvais donc qu’accepter…
– J’imagine en effet. Et pourtant, il semblerait que bien que le jeu se focalise effectivement sur les Dragons, ces derniers finissent encore et toujours par garder jalousement leur trésor dans leur grotte..
– Et oui… Comme je le disais précédemment, Bruno aime bien me taquiner sur cette question et bien que tout au long du projet, aussi bien David (NDLR: David Cochard est l’illustrateur du jeu) que Bruno n’eurent de cesse de me répéter que les Dragons conserveraient leur argent dans un portefeuille en ligne sécurisé bien au chaud dans leur appartement – allant même jusqu’à partager des visuels qui ne seraient jamais utilisés dans le cadre du jeu pour m’en convaincre, je ne vis rien venir… Enfin, du moins jusqu’à ce que je sois mis face à un prototype final… Mais bon… C’est Bruno… Il est taquin le bougre…
– Merci encore Fafnir pour avoir accepté de nous rencontrer et de répondre à nos questions.
Kezako?
Dragons est un jeu familial de stop-ou-encore et de mémoire créé par l’excellentissime Bruno Faidutti (Chawai, Argo, Waka Tanka…) et illustré par David Cochard (Himalaya, Maka Bana, Dungeon Lords…). Prévu pour 3 à 6 joueurs dès 8 ans pour une durée de jeu de 30 minutes, il est estampillé/édité par Matagot et distribué par Surfin’ Meeple. Le jeu est sorti en avant première au FIJ de Cannes 2018 avant une sortie officielle, le 15 juin pour un petit prix avoisinant les 14€.
Le Pitch
Dans Dragons, les joueurs vont tous incarner une de ces créatures légendaires évoluant non loin de riches contrées que chacun d’eux prendra évidemment un malin plaisir à piller quotidiennement. Tout Dragon qui se respecte n’a forcément qu’un seul but dans sa vie; accumuler de l’or et tout autres objets brillants. Ainsi donc, au cours de 3 ou 4 années, les joueurs tenteront de collecter un maximum de richesses qu’ils devront tôt ou tard ramener dans leur grotte. Mais ils seront systématiquement confronté au même dilemme: savoir s’arrêter. Car les trésors sont entassé dans un lieu commun et il se pourrait bien que l’un des autres reptiles soit intéressé par un même trésor… Qui plus est, il ne faudra pas perdre de vue une des choses les plus fondamentale: à savoir, se nourrir… Car accumuler de l’or, c’est évidemment génial, mais aux dernières nouvelles, ça ne nourrit pas son Dragon…
Plus factuellement, le nerf de la guerre consistera en un savant mélange de mémoire (pour se souvenir plus ou moins des cartes jouées), de bluff (je ne me souvient de rien – sisi, je vous assure) et bien que moins apparent au premier regard, de tactique (agir en fonction des autres) pour tenter de s’arroger la meilleure pile de trésors. Certains trésors et combinaisons de trésors permettront de collecter des points de victoire qui seront comptabilisé en fin de partie définissant par la même occasion le vainqueur…
Le Matériel
Le jeu est composé de 104 cartes trésors, 6 aides de jeu, un carnet de fiches de score ainsi que de 6 figurines en carton dure recto-verso représentant les 6 différents dragons. Tout ce petit monde rentre au millimètre près dans la petite boite du jeu, parfait pour cette période de vacances (amateurs du Tetris façon valise king size, c’est pour vous, c’est cadeau…)
Thème du jeu et illustrations
Après Waka Tanka et Kamasutra, David Cochard retrouve à nouveau Bruno Faidutti pour se charger des illustrations de « Dragons ». La thématique du jeu compose évidemment parfaitement avec la mécanique. On aurait certes tout aussi bien pu remplacer les Dragons par des aventuriers ou des voleurs qui auraient été amené à tenter de se partager leur butin, mais l’idée de Dragons cupide et avides de trésors fonctionne ici très bien. Qui plus est, on sent que David Cochard – qui avait déjà évolué dans le registre des Dragons dans l’excellent Dungeon Petz de Vlaada Chvatil, s’est bien amusé en illustrant les différents éléments du jeu. Chaque trésor un tant soit peu précieux se voit ainsi marqué d’un clin d’oeil « draconique » au contrario des piètres et simples pots en terre de polish qui ne brillent évidemment pas par leur aspect général (mais clairement de par leur force au cours du jeu prouvant une fois de plus que l’habit ne fait pas le moine…).
Reste alors les silhouettes des 6 Dragons qui sont un peu la cerise sur le gâteau ludique et très probablement l’élément visuel apportant le plus grand capital sympathie au jeu. En plus d’être tous différents, chacun d’entre véhicule une émotion de par sa posture, son regard, sa gestuelle, ou sa mise en forme qui se dégage clairement au premier coup d’œil. Les adultes esquisseront un sourire et les enfants adoreront s’identifier…
Comment qu’on joue dit?
Au delà de l’aspect visuel, la simplicité des règles est clairement l’autre force du jeu. Il ne vous faudra en effet pas plus de 5 minutes pour comprendre les tenants et aboutissants.
Chaque joueur commence par choisir un dragon. Puis, une fois les cartes trésors mélangées, on divisera ces dernières en part approximativement égale pour former 4 pioches pour 3 ou 4 joueurs ou 3 pioches pour 5 ou 6 joueurs.
Chacune des pioches équivaudra à une année. On sélectionnera donc un premier tas de cartes que l’on placera entre les joueurs en prenant soin de révéler autant de cartes que de joueurs que l’on disposera en cercle autour de la pioche.
Chaque joueur en commençant par le plus jeune (dans le sens horaire) devra effectuer une action parmi les 2 possibles:
- Piocher une carte trésor
- Placer son dragon sur l’une des piles disponibles
S’il décide de piocher, il devra prendre connaissance de la première carte de la pioche puis la poser face visible sur l’une des piles de trésors disponibles.
S’il décide de placer son dragon sur une pile, il s’appropriera la totalité des trésors de cette pile mais ne jouera plus jusqu’à la fin de l’année.
Lorsque toutes les piles de trésors auront trouvé acquéreur, les joueurs prendront quelques minutes pour arranger leur cartes faces visibles devant eux avant de placer une nouvelle pioche au centre de la table. On prendra soin de disposer à nouveau autant de cartes faces visibles que de joueurs autour de la pioche avant de recommencer l’exercice. La place de premier joueur changera évidemment de main et c’est le joueur assis à gauche de celui qui aura pris la dernière pile de trésors l’année précédente qui lancera les hostilités…
A la fin de la dernière année, on procédera au calcul des points de victoires…
Fin de partie et conditions de victoire
Une fois que tous les trésors auront été acquis, il s’agira de procéder au décompte des points.
Mais avant de pouvoir déterminer un vainqueur, il faudra déjà commencer à lorgner du côté des animaux possédés par chacun des joueurs.
Dans une partie à 3 ou 4 joueurs, c’est le joueur qui aura le plus petit nombre d’animaux (tout types confondus) dans son trésor qui sera purement et simplement éliminé. En cas d’égalité, les ex-æquo ne seront pas éliminés.
Dans une partie à 5 ou 6 joueurs, c’est le joueur qui aura le moins de moutons et celui qui aura le moins de vaches qui seront éliminé. En cas d’égalité pour le moins de vaches ou de montons, les ex-æquo ne seront pas éliminés.
Les joueurs restant pourront prétendre à la victoire.
On procèdera alors au calcul des points comme suit:
- Chaque pièce d’or de son trésor vaudra 1 points.
- Si d’aventure, des joueurs devaient être les heureux possesseurs d’un anneau unique, ce dernier leur permettrait de collecter 7 points. Mais si d’aventure, ce dernier devait avoir un frère jumeaux parmi tous les trésors collectés, leur valeur serait alors nulle. Bin oui… Par définition, un anneau unique… Bah, c’est unique…
- Chaque ensemble composé d’un casque, d’une épée, d’un bouclier et d’une armure permettra aux joueurs de collecter 10 points
- Chaque lot de 3 couronnes, 3 sceptres, 3 torques ou 3 colliers permettra aux joueurs de collecter 10 points également.
- Le joueur qui aura récupéré le plus grand nombre de pierres précieuses bleue obtiendra 12 points. Il en va de même pour celui qui aura récupéré le plus grand nombre de joyaux rouge…
- Pour finir, chaque pot de polish vaudra autant de points que de pots en possession du joueur: une carte a surveiller de près!
Variantes pour les plus aguerris…
Le jeu propose également 3 variantes qui permettront de varier les plaisirs:
- Mémorisation facile: Il s’agira simplement de jouer une année de plus que prévu par les règles.
- Pas de Mémoire, mais un peu de prise de tête: On placera les cartes de trésors de chaque pile légèrement décalées entre elles pour que ces dernières soient visibles de tous.
- Plus de contrôle et un peu de bluff: Chaque joueur débutera l’année avec une carte secrète en main. A son tour, il pourra piocher une carte comme d’habitude à la différence qu’il pourra choisir quelle des 2 cartes il souhaite poser sur l’une des piles.
Verdict votre honneur ?
Dragons est un petit jeu très malin qui s’avérera être bien plus tactique qu’il n’y paraît de prime abord. En découvrant le jeu et peut-être même au cours d’une première partie – spécialement à 3 ou 4 joueurs, on aura dans un premier temps l’impression qu’il ne s’agit ici que d’un petit jeu de Memory ++ que l’on aurait tout au plus saupoudrés de quelques petites bricoles supplémentaires… Mais il n’en est rien.
Lors de la première année, chaque joueur sera quelque peu dans l’expectative. Chacun essayera tant bien que mal de se souvenir plus ou moins du contenu de chaque pile, dans l’optique d’une part de ne pas trop avantager une pile par rapport à une autre mais aussi pour tenter de faire LE premier bon choix lorsqu’il sera question de poser son dragon.
Mais la seconde année aura tout de suite une saveur très différente car chaque joueur possédera devant lui un certain nombre de cartes de trésors (et d’animaux) faces visibles – et pourra donc en conséquence, déterminer ses besoins (pour marquer un maximum de points à la fin de jeu) mais aussi ceux de ses adversaires. Et rebelote pour les années restantes…
La mémoire aura certes son importance mais il s’agira surtout de jouer avec les nerfs des autres joueurs en tentant de brouiller les pistes, voire bloquer certaines situation comme poser 2 anneaux unique dans une même pile (ces derniers vaudront du coup 0 points lors du décompte final). Les joueurs navigueront constamment entre certitude et incertitude et il sera parfois impossible de déterminer « les élus » avant la phase finale qui réservera très souvent son lot de surprises…
Les plus jeunes joueurs préféreront jouer la variante « Pas de Mémoire, mais un peu de prise de tête » permettant de voir toutes les cartes des différentes piles, tandis que les joueurs plus âgés opteront très rapidement pour la variante « Plus de contrôle et un peu de bluff » permettant une approche tactique différente et plus pernicieuse que la version de base.
Cependant, les joueurs plus aguerris chercheront peut-être un challenge plus conséquent; pour ce faire, je vous suggère d’essayer la petite variante personnelle « Je ne sais rien et c’est tant mieux » qui consiste à ne pas révéler aux autres joueurs les différents trésors collectés lors des années précédentes – une variante savoureusement stressante s’il en est qui fera toutefois nettement plus appel à votre mémoire.
Bref. Avec Dragons, Bruno Faidutti poursuit joyeusement et avec succès son parcours dans l’univers des jeux familiaux qu’il avouera lui même affectionner de plus en plus. Comme dans bien d’autres jeux de Bruno, Dragons fait preuve de bien moins de légèreté qu’il ne pourrait y paraître au premier regard. Rapide et d’une grande simplicité, bénéficiant d’une charte graphique déclenchant un véritable capital sympathie, c’est un jeu qui trouvera son public aussi bien auprès des adultes que des enfants: ce qui en fait un jeu familial par excellence. Avec l’actuel période de vacances, Dragons est clairement un de ces petits jeux qu’il ne faudra pas oublier de glisser dans ses valises…
Certes, il est manifeste que les joueurs très aguerris le trouveront bien trop simple et très probablement trop aléatoire, mais comme Albert Camus le disait lui-même alors en pleine partie de Raptor: « Il faut de tout pour faire un monde »…
DRAGONS en Picto…
- La page oueb du jeu sur le site de l’éditeur Matagot
- Les règles du jeu au format PDF
- La page oueb du jeu sur le site de l’auteur Bruno Faidutti
- La page Facebook de l’auteur Bruno Faidutti
- La page Facebook de l’illustrateur David Cochard
- Le site de l’illustrateur David Cochard
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