De l’eau. Partout. Plein d’eau. Ça bloubloute dans tous les coins. La caméra revient sur un homme blessé à la tête l’air hagard (on découvrira durant le film que cette expression fait partie des 3 que l’acteur semble avoir à disposition). Il est décontenancé, respire comme un buffle. Il est au volant d’une voiture. Il enlève sa veste – c’est plus cool comme ça. Appelons le Bob. Pourquoi ? Parce que. Bob regarde à droite et à gauche. Le spectateur à déjà compris que la voiture doit manifestement être sous 23l’eau puisque des bulles d’air remontent le long de la vitre. Bob scrute lui aussi la fenêtre mais tente de l’ouvrir en utilisant la commande électrique. Oui, Bob est manifestement un peu neuneu. Mais bon… on lui laissera le bénéfice du doute ; Bob est probablement passablement choqué. Le spectateur pas encore mais ça va venir…
On découvre alors des djeunz pataugeant de-ci de-là à l’arrière de la voiture. C’est apparemment une limousine, manifestement presque amphibie puisqu’il n’y a que 30 centimètres d’eau dans la cabine… C’est prodigieux! Un des jeunes sort la tête de l’eau, très rapidement suivit du reste de la clique. C’est la panique; ça hurle, ça crie, ça gesticule dans tous les sens, ça frappe contre les vitres ; non, ce n’est pas un concert de Justin Bieber…
Après ce grand moment d’acting studio, on revient sur Bob, toujours aussi perdu dans son habitacle. Mais boudiou – il n’est pas seul: une passagère est évanouie dans le siège passager. Nous l’appellerons Lacruche.
Après lui avoir asséné une demi-douzaine de beignes – tentative cocasse bien qu’inutile pour la réveiller, Bob découvre qu’une partie du véhicule a décidé de faire du tourisme dans sa jambe gauche ; ce qui il ne tarde d’ailleurs pas à manifester d’un râle préhistorique… C’est là qu’une illumination le frappe: le téléphone portable bien sûr! Sauf que ce dernier est également en train de faire trempette au pied de Lacruche… S’en suis un grand moment cinématographique avec Bob beuglant Adrieeeeeeeenne parce mal à la gambette pendant qu’il fait gogo gadget au bras pour atteindre l’appareil.
Le suspense est à son comble! Va-t-il réussir à atteindre l’appareil et si oui, réussira-t-il à communiquer avec l’extérieur? Bon, soyons honnête: au bout de 4 seconds, le spectateur lambda a déjà compris que c’était une idée moisie parce que si le téléphone devait fonctionner, le film se terminerait alors probablement dans les 10 prochaines minutes (ce qui vu la suite de cette épreuve visuelle ne serait finalement pas un mal). Mais grâce à Bob et à son courage grimaçant, cette théorie va très vite se vérifier…
Et pouf, ce qui avait été présenté comme un huis clos tonitruant par en cahouette avec Bob qui se met à avoir des flash-back. Nous voilà hors de l’habitacle du véhicule avec une fille en maillot de bain, Bob à moto, la passagère du véhicule moins dans les vappes avec 5 phrases passionnantes a déblatérer, des grosses cylindrés, des djeunz au QI négatifs qui ressemblent à s’y méprendre à ceux qui s’agitaient à l’arrière du véhicule dont un qui s’appelle Brandon….
…Et pouf, nous voilà de retour dans le submersible véhicule sous l’eau.
Ce va et vient se poursuivra tout au long du film : une alternance de scènes de huis-clos et de flash-back au cours desquelles, on découvrira que Bob – qui s’appelle en fait Matt, a été engagé par Hank (le père de Jessy – la passagère évanouie) pour la protéger, ayant reçu de sérieuses menaces à son encontre, que le reste des passagers décérébré n’était pas vraiment prévu au programme et que la batmobile limousine et leurs occupants ont été projetés dans un fleuve à la suite d’une course-poursuite ayant mal terminée avec une poignée de blaireaux apparemment quelque peu vindicatifs…
- Qui est derrière cette machination ?
- Réussiront-ils à quitter le véhicule sain et sauf ?
- Quelles sont les motivations des vilain-pabo™ qui les poursuivent ?
- Mais qu’est-ce que vous foutez là?
La dernière heure du film vous livrera peut-être quelques réponses…
Ooooh… Mais ce serait pas tout pourri ton truc ?
Voici grosso-merdo ce que le spectateur découvrira au cours des premières 30 minutes de Submerged (ou Conduite en eaux troubles en traduction franco-française pourrie), un thriller réalisé par Steven C. Miller (Silent Night, Marauders, Arsenal…) basé sur le scénario de Scott Millam (à qui l’on ne doit d’ailleurs pas grand chose d’autre) sorti en 2016 pour une bien trop loooongue durée de 99 minutes mettant notamment en scène Jonathan Bennett vu dans Memorial Day, Talulah Riley que l’on aura peut-être aperçu dans Westworld et Inception, Rosa Salazar qui faisait apparemment partie du casting du troisième opus de Maze Runner, Tim Daly – un habitué des séries télévisées telles que Grey’s Anatomy, Sopranos et the Nine mais également Mario Van Peebles éternel Stone de New Jack City et plutôt abonné aux films de séries Z+ depuis…
Si l’on fait fie du miracle technologique relativement abscons d’avoir une limousine totalement amphibie (ou presque) au fond d’un fleuve, l’idée d’un huis clos dans cet environnement froid, restreint et menaçant aurait pu donner quelque chose d’intéressant. Malheureusement, Miller va très rapidement s’écarter du concept de base en mélangeant les genres délivrant une histoire aussi abracadabrantesque qu’insipide peuplé d’acteurs en recherche de repères qui surjouent péniblement pour tenter de donner un peu de substance à leur rôle. Entre incohérence en tout genre, flash-back moisis qui cassent le rythme, histoires secondaires qui n’intéressent personne, le spectateur se lasse très vite et se demande s’il doit s’ouvrir les veines de suite ou s’il réussira à attendre le générique…
Bref.
Un film raté au scénario bancal et poussif qui jouit qui plus est, d’un doublage catastrophique digne des pires épisodes de Nicky Larson… Peu s’en faut pour que l’on entende le fameux « Attention! C’est Mamuuuuuuute! Il va faire bobo! » au coin d’une rue…
Fuyez, pauvres fous!
Submerged (2016) / Thriller-Action / [IMDb 4.1/10]
Réalisateur : Steven C. Miller
Scénario : Scott Millam
Distributions : Jonathan Bennett, Talulah Riley, Rosa Salazar, Samuel Hunt, Cody Christian, Giles Matthey, Denzel Whitaker, Willa Ford, Marios Van Peebles, Tim Dary…
A défaut d’avoir passé un bon moment devant le film, votre chronique m’aura fait sourire !